2ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 12 janvier 2009Lectures du jour : Lire
Nous entrons aujourd’hui dans la période du temps ordinaire. C’est une période moins festive mais elle reste très importante. C’est là que nous avons à grandir dans la fidélité et l’écoute de la Parole de Dieu. Aujourd’hui, saint Paul nous parle de liberté. C’est une liberté chèrement acquise. “Dieu nous a rachetés très cher” nous dit l’apôtre. Ce langage commercial peut nous paraître incongru dans le domaine spirituel. Comment imaginer que nous avons été rachetés au démon, à Satan ? Ce serait affirmer que nous lui appartenons. Mais aucune créature de Dieu ne peut être “vendue” sans sa libre décision.
Pour comprendre ce terme du rachat, il faut avoir parcouru les textes bibliques. A l’origine, il y a une coutume et un terme juridique bien précis. Si un Israélite devait se vendre comme esclave pour payer ses dettes, son plus proche parent devait se présenter pour être son “rédempteur”. Il devait le revendiquer et rembourser sa dette pour obtenir la libération de son parent. Et tout cela devait se faire sans rien attendre en retour car il n’était pas question de sortir d’un esclavage pour retomber dans un autre. Dans cette “rédemption”, l’aspect financier est sans doute bien réel, mais il est secondaire. Ce qui est premier c’est la libération. Le débiteur retrouve sa liberté et reprend possession de ses biens.
C’est à partir de cette libération biblique que saint Paul nous annonce le Dieu libérateur. Cette bonne nouvelle, nous la retrouvons tout au long de l’Ancien et du Nouveau Testament. Depuis l’aube de l’humanité, Dieu a déployé toute sa patience et tout son amour pour accompagner l’humanité dans sa marche vers la liberté et la solidarité. Il s’est révélé à son peuple comme celui qui le libère de l’esclavage. L’homme créé à l’image de Dieu est fait pour régner sur l’univers. Tout esclavage physique et moral est absolument contraire au projet de Dieu sur le monde.
Ce rachat n’a donc rien à voir avec une transaction commerciale. La Bible nous invite à accueillir le Dieu libérateur qui ne cherche qu’à nous arracher à nos esclavages. Et s’il agit ainsi c’est parce qu’il tient à nous comme à son bien le plus précieux. S’il veut que nous lui appartenions c’est parce qu’il nous aime assez pour nous laisser libres. Il nous a rachetés non pour faire de nous ses esclaves mais pour nous libérer de toutes nos chaines, celle de la violence, de la rancune, de l’idolâtrie, la jalousie, l’amour de l’argent et toutes les formes de dépendance.
Saint Paul insiste très fortement sur le passage de la servitude à la liberté, des ténèbres à la brillante lumière, du deuil au jour de fête, de la servitude à la rédemption. Tout cela est accompli une fois pour toutes en Jésus Christ. “Dieu nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a transférés au Royaume du Fils de son amour en qui nous avons la délivrance et le pardon des péchés” (Col 1. 13-14)
Cette libération rayonne sur toute notre vie personnelle et collective. Désormais, plus rien ne peut être comme avant. Nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes mais au Christ. Au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans l’amour du Père, du Fils et du Saint Esprit. Cette nouvelle appartenance entraîne une transformation radicale de notre vie et une nouvelle habitation. C’est un peu comme une sorte de déménagement, un passage du monde des ténèbres à celui de la Lumière. Dans quelques semaines, le carême va nous y aider.
Si Dieu vient à nous, c’est pour nous révéler notre dignité. Il n’a pas dédaigné de prendre notre condition humaine, justement pour nous révéler ce qui en fait la grandeur. Ce message s’adressait aux chrétiens de Corinthe. On sait à quel point les meurs y étaient relâchées. Paul est conscient de ce climat. Alors il cherche à éclairer les Corinthiens. A travers eux, il s’adresse aussi à chacun de nous pour nous présenter une théologie du corps humain : “Vous êtes membres du Corps du Christ, temples de l’Esprit Saint, destinés à la Vie éternelle.”
La priorité de Paul ce n’est pas de nous dire ce qui est permis ou défendu. Il a mieux à faire. Il veut nous inviter à être cohérents avec notre baptême. Quand Paul nous dit que nous sommes “le temple de l’Esprit Saint”, il fait allusion au contexte de l’époque, on avait un profond respect pour les temples car ils étaient considérés comme des lieux sacrés. Ce qui était vrai pour le monde païen l’est encore plus dans le monde chrétien. Si notre corps est le temple de Dieu, il doit être traité avec le plus grand respect. Toutes les violences qui sont faites aux plus faibles sont une offense à Dieu qui est Amour.
Ce message de Paul rejoint nos communautés chrétiennes qui entrent dans la semaine de prière pour l’unité. Catholiques, protestants, orthodoxes et autres prennent conscience de leurs divisions. Ensemble, nous nous tournons vers le Seigneur pour lui demander de nous libérer de toutes ces chaines qui nous empêchent d’aller à lui et vers les autres.
L’évangile nous montre que la rencontre avec le Christ commence par un regard et une question : “Que cherchez-vous ?” Et il nous répond en nous invitant à sa suite. Et c’est aussi ce qui se continue à chaque Eucharistie avec ceux qui répondent à son invitation. Cette parole est pour aujourd’hui mais aussi pour demain. Un jour, nous irons vers Dieu, vers sa demeure et nous verrons sa gloire
D’après diverses sources
Ceux qui le souhaitent peuvent réagir, faire part de leurs idées, proposer des intentions de prière universelle. Merci et bonne semaine à tous
Pour ceux qui préfèrent, en voici une autre tirée des archives :
Les lectures de ce dimanche nous invitent à prendre conscience des appels que le Seigneur nous adresse dans notre vie de tous les jours. Pour cela, nous écoutons le témoignage du jeune Samuel dans la première lecture puis celui de Jean dans l’évangile.
Le jeune Samuel est dans le temple de Dieu. C’est là qu’il passe son enfance sous la protection du prêtre Elie. Une nuit, il entend un appel. Sans hésiter, il répond et court vers son maître : “Tu m’as appelé, me voici.” Elie ne comprend pas et le renvoie se coucher. Cette scène se répète trois fois. La troisième fois, sur les conseils d’Elie, Samuel se met en état d’écoute. Rien n’est dit sur la conversation entre Dieu et Samuel. La seule chose que nous pouvons retenir c’est cette attitude d’écoute. Ce qui est également important c’est qu’à partir de ce moment-là, la vie de Samuel fut transformée par la certitude de cette présence du Seigneur auprès de lui. Mais pour que cette rencontre avec Dieu soit possible, il a fallu un intermédiaire, quelqu’un qui comprenne que l’appel dans la nuit venait du Seigneur. Ici c’est le prêtre Eli.
Dans l’Evangile, c’est aussi une rencontre, la première entre Jésus et ses deux disciples, le premier regard. Il y avait là André et l’autre disciple. Ce qui commence ce jour là, à quatre heures du soir, c’est aussi ce qui se continue à chaque Eucharistie avec tous ceux qui répondent à l’invitation du Seigneur. Car la foi chrétienne c’est d’abord une amitié, une rencontre. Depuis Abraham jusqu’à aujourd’hui, la foi pour les Juifs, les musulmans, les chrétiens, c’est une amitié avec Dieu. Et si nous sommes chrétiens, c’est aussi une amitié avec Jésus Christ.
Il est quatre heures du soir, et il y aura toute cette longue soirée où ils vont demeurer ensemble : Ce sera la première découverte et sans doute le premier repas. Nous ne savons rien de ce qu’ils ont pu se dire. Mais ce dont nous pouvons être sûrs en lisant la suite de l’Evangile de Jean, c’est que cette rencontre a été si forte et si décisive qu’elle va désormais les habiter tout le restant de leur vie. Elle demeurera au cœur de leur existence, même quand il leur arrivera de le perdre de vue.
Bien sûr, comme nous tous, ils vont être affrontés au quotidien avec ses hauts et ses bas. Il y aura des éloignements, les leurs, les nôtres. Et parfois c’est Jésus lui-même qui s’éloignera et se dérobera car on ne peut pas mettre la main sur un ami. Mais il y aura un lien si fort que “rien ne pourra le défaire.” Aucune infidélité, y compris les reniements de Pierre et les nôtres, ne peut empêcher le Christ de nous aimer passionnément.
C’est ce que nous appelons le Sacré cœur de Jésus. Beaucoup de paroisses lui sont dédiées. C’est une manière de dire que le Christ nous propose un cœur à cœur avec lui. La foi n’est pas seulement de l’ordre d’une croyance. On entend des gens qui disent : “Je crois en quelque chose.” Elle ne se limite pas non plus à une simple morale. Tout cela est bien mais la foi est d’abord de l’ordre de l’amitié. Si nous sommes croyants c’est parce qu’un jour nous avons été regardés de ce regard lumineux et plein de tendresse de Dieu.
Les dogmes, la morale, les engagements que nous pouvons avoir dans l’Eglise, les structures de l’Eglise, rien de cela n’a de sens en dehors de cette présence et de cette amitié très forte du Christ. Tout cela a commencé ce soir-là dans sa rencontre avec ses deux disciples. Et cela continue depuis plus de 2000 ans parce que des hommes, des femmes et des enfants sont rencontrés par le Christ.
Beaucoup se posent la question : Comment transmettre la foi à ceux qui nous entourent, en particulier aux enfants et aux jeunes ? Il ne s’agit pas de convertir ni de convaincre, ni d’expliquer ou de justifier. L’évangile de ce dimanche nous montre quelqu’un qui a favorisé la rencontre. Quand nous voulons que des amis fassent connaissance, nous les invitons pour qu’ils puissent se rencontrer. De même nous pouvons essayer de mettre ceux que nous aimons en relation avec le Christ. C’est cet objectif que les catéchistes poursuivent avec les enfants qui leur sont confiés. Les activités, les célébrations, ce qu’on leur apprend, c’est pour les aider à une rencontre personnelle entre eux et le Christ. Dans l’histoire de Samuel et du vieux prêtre Eli, il y a cette invitation à écouter la voix de Dieu.
A l’occasion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, c’est l’un des appels les plus importants que le Christ adresse à son Eglise. Nous qui entendons Dieu nous redire son amour, rassemblons-nous en une même prière pour la réconciliation et l’unité de tous ceux qui se réclament de Jésus Christ. Ensemble, les uns avec les autres, prenons le temps d’écouter notre coeur ; et comme le jeune Samuel, nous pouvons répondre : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” Faisons silence et laissons monter en toi cette voix intérieure. Écoute !
” Écoute, écoute,
surtout ne fais pas de bruit !
On marche sur la route,
on marche dans la nuit.
Écoute, écoute,
les pas du Seigneur vers toi,
Il marche sur ta route,
Il marche près de toi. ”
Jean C. (D’après diverses sources)
2ème dimanche – Année B – 17 janvier 2009 – Evangile de Jean 1, 35 – 42
Voici Jésus l’Agneau de Dieu
On s’est étonné de la promptitude avec laquelle 4 pêcheurs, au lac de Galilée, répondirent à l’appel d’un inconnu: Jésus les héla et ils partirent à sa suite sur le champ !?? (Marc 1, 16). L’évangile de Jean, aujourd’hui, permet de comprendre cette réaction immédiate: ces jeunes gens avaient déjà fait connaissance de Jésus lorsqu’ils étaient disciples de Jean-Baptiste.
Jean Baptiste se trouvait de nouveau avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit: ” Voici l’Agneau de Dieu”.
Jean le baptiseur était un vrai prophète de Dieu: il exhortait les gens à la conversion, il les appelait à signifier leur désir de pureté en les plongeant dans les eaux du fleuve. Mais conscient de ses limites, il invitait ses disciples à ne pas rester avec lui et à partir avec Jésus car seul il était “l’Agneau de Dieu”.
Expression très célèbre, répétée par le prêtre lorsqu’il montre l’Hostie au peuple avant la communion. Il est capital d’en redire le sens.
PESSAH : LA FÊTE DE LA LIBERATION
Alors que les Hébreux, pendant des siècles, étaient exploités comme esclaves par le pharaon d’Egypte, un jour, Moïse leur promit la délivrance. Cela se passerait lors de la prochaine fête des bergers. En effet, chaque année, à la première lune de printemps, ceux-ci immolaient un jeune agneau. Avec son sang, ils faisaient des taches sur les montants des portes afin, disait-on, d’éloigner le mauvais sort. En tenue de route, debout, ils mangeaient l’agneau rôti puis chacun s’en allait avec son troupeau à la recherche des nouveaux pâturages. Cette fête joyeuse s’appelait “pessah” (passage – pâque)
Cette année-là, sur les indications de Moïse, les Hébreux accomplirent ce rite et, en pleine nuit, ils s’enfuirent. Sans devoir mener bataille, ils passèrent la Mer rouge et ne furent jamais rejoints.
Les esclaves devenaient un peuple libre.
On décida que la fête de Pessah devrait être fêtée chaque année en souvenir de cette libération miraculeuse due, certes, à Dieu, mais grâce à la mort de cet agnelet innocent, le seul qui avait versé son sang.
13 siècles après l’Exode, les Israélites du temps de Jean-Baptiste et de Jésus continuaient fidèlement à observer ce rite mais ils constataient que la sortie d’Egypte et l’occupation de la terre d’Israël n’avaient pas abouti à une vraie liberté. Même sur sa propre terre, on restait sous la domination du péché ! Les Prophètes avaient eu beau rappeler les préceptes de la Loi, les prêtres ressasser l’obligation de célébrer le repas de pessah…rien n’y faisait: le cœur humain restait porté au mal. Le droit ne régnait pas, les victimes ployaient sous les injustices, les forts écrasaient les faibles….
JESUS L’AGNEAU DE LA LIBERATION VERITABLE
Alors Jésus, sachant qu’il était au dernier soir de sa vie, réunit ses disciples pour partager le repas de pessah. Tout à coup, il eut une initiative déconcertante: Il prit le pain, dit la prière, le rompit, le donna aux siens: ” Prenez et mangez: ceci est mon corps”. De même il prit la coupe, la fit passer: ” Buvez-en tous: ceci est le sang de l’Alliance”.
Sur le moment, les disciples ne comprirent évidemment pas ce geste. La mort en croix du maître, le lendemain, les plongea dans une détresse sans nom. Mais quelque temps plus tard, après avoir vu leur Seigneur ressuscité et avoir reçu l’Esprit, ils comprirent ! Jésus avait transfiguré la tuerie de la croix en sacrifice personnel: au Golgotha, il s’était offert pour libérer les siens de leur péché, de leur lâcheté, de leur trahison.
JESUS ETAIT L’AGNEAU DE LA PÂQUE DEFINITIVE.
L’esclavage de l’homme n’était pas politique mais spirituel: le salut n’était pas dans la révolution armée mais dans la confiance en Jésus, agneau de la pâque, du “passage”, de la sortie du mal pour entrer dans le Royaume de Dieu le Père.
Désormais il fallait se réunir non une fois au printemps mais chaque 1er jour de la semaine – jour où Jésus était ressuscité – pour partager le Pain et le Vin devenus son Corps et son Sang.
Car l’Eucharistie est le repas de la libération.
REACTION EN CHAINE : LES APPELS DES PREMIERS DISCIPLES
Les deux disciples entendirent cette parole (de Jean Baptiste) et ils suivirent Jésus.
Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient: ” Que cherchez-vous ? – Rabbi (Maître), où demeures-tu ? – Venez et vous verrez.”
Ils le suivirent, ils virent où ils demeurait et ils restèrent près de lui ce jour-là. C’était vers 5 heures du soir.
André était l’un des deux qui avaient entendu le Baptiste. Il trouve d’abord son frère Simon: ” Nous avons trouvé le Messie !” et il amena son frère à Jésus.
Celui-ci le regarda: ” Tu es Simon, fils de Jean: tu t’appelleras Képha – ce qui veut dire Pierre”.
André est le 1er: qui donc était le 2ème ? La tradition a toujours supposé qu’il s’agit de Jean l’évangéliste. A l’invitation du Baptiste, les deux jeunes marchent derrière Jésus: au bruit celui-ci se retourne “QUE CHERCHEZ-VOUS ?”.
Ce sont les premiers mots de Jésus dans l’évangile et ils expriment une demande fondamentale qui est adressée à chacun de nous, à tout homme:
QUE CHERCHES-TU ? Sois sincère, réponds !
Tu cherches une petite vie tranquille, la santé, la réussite, l’argent, la gloire ? Alors tu restes un païen.
Si tu cherches une règle de vie, une morale, tu peux suivre Jean-Baptiste ou un autre prophète: ils t’apprendront un code, ils t’inviteront au dévouement, à la gentillesse, au service, à l’engagement politique….Mais tu en resteras au plan de l’humanisme, des mœurs, de l’idéal…
Si ton cœur pressent qu’il faut aller plus loin que cela,
si tu admets que, quels que soient les progrès des sciences, la chaleur des discours philanthropiques, les élans des appels humanitaires, la piété des exigences religieuses, l’homme reste impuissant à SE sauver,
si tu souffres de l’incapacité humaine à s’accomplir en vérité,
si tu découvres Jésus non comme un maître de sagesse mais comme l’ AGNEAU qui se donne pour te libérer de tes liens, pardonner tous les péchés que tu ne peux t’empêcher de commettre …
….. alors ne quémande pas un programme, un catéchisme, un rituel….
Réponds simplement : C’est toi, Jésus, que je cherche. Permets-moi de demeurer avec toi. Tu n’exiges pas de préalables: que je m’améliore, que je prenne mille résolutions, que je vainque mes défauts, que je m’inflige des pénitences, que je fasse des expériences mystiques…
Tu me connais par mon nom: Simon ou Paul ou Jean ou Benoît ou Achille ou Thérèse ou Catherine….. Et d’un mot tu me transformes et me donnes une mission: “Tu es Pierre”.
Tu ne construis aucun édifice: tu veux bâtir une communauté, un peuple, une communion. Et dedans, chaque croyant est une PIERRE VIVANTE. Il en est de grosses, il en est de petites. Toutes se blessent l’une l’autre mais, par le mortier du sang de l’Agneau, elles tiennent. Elles DEMEURENT.
Et ensemble les pierres vivantes chantent la Gloire de l’Agneau, elles appellent les hommes: Vous qui cherchez, venez. Ne vous égarez pas dans des impasses, fermez l’oreille aux slogans mensongers, aux musiques envoûtantes.
L’Agneau porte, emporte les péchés. SUIVEZ-LE.
Ce jour, la mission commençait: non par obligation mais comme une nécessité de partager la joie de la Bonne Nouvelle. Réaction en chaîne: à nous aujourd’hui de la prolonger. Le faisons-nous ?…
R. D…, dominicain
” Oh! mon frère ! Viens voir :
Nous avons trouvé le Messie!”
Proposition pour la prière universelle
Prière universelle
Nous te prions, Seigneur, pour ton Eglise et pour chacun de ses membres. En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, rassemble-nous tous dans la paix de ton amour, Seigneur, nous te prions.
Nous te prions pour ceux qui doutent et pour tous ceux qui te cherchent. Donne-leur de trouver sur leur route des vrais témoins de ton amour qui leur permettront de te rencontrer et de te suivre.
L’actualité nous rapporte tous les jours des événements dramatiques, des morts et des blessés la guerre au Moyen Orient et ailleurs, actes de violence, victimes de la précarité. Seigneur, ouvre nos cœurs et nos mains pour que nous construisions ensemble un monde plus juste et plus fraternel.
Tu appelles chacun de nous à servir ses frères et ses sœurs. Donne-nous force, courage et persévérance pour cette mission, Seigneur, nous te prions.
Du Père Jean M (Autun)
L’appel de Dieu ! –
Si Dieu fait à l’humanité entière des promesses de vie et de bonheur sans fin il n’en demeure pas moins qu’elles concernent chacun en particulier A ces promesses il associe donc un appel personnel. Dans la liturgie de ce jour l’Eglise en donne quelques caractéristiques pouvant comporter des notes particulières.
Jamais ce ne seront des ordres sévères, brisant la liberté humaine , comme on peut en voir dans une armée ou dans des dictatures. Jamais des appels emprunts d’injustices, de mensonges, d’orgueilleuses récompenses terrestres. Toujours cependant avec les conditions d’un cœur ouvert à l’amour de Dieu et du prochain et des « oreilles sensibles » pour entendre cet appel.
Quand le jeune Samuel (1ère lecture) entend l’appel divin, il ne s’agit pas d’une voix tonitruante. Couché « dans le temple du Seigneur » il croit avoir entendu celle du prêtre voisin : appel discret, peut-être intérieur. Combien d’appels de Dieu se sont effectués dans une église, un lieu de pèlerinage. Pensons à la conversion de Paul CLAUDEL à Notre-Dame de Paris. Notons que l’appel de Dieu pour Samuel se renouvelle à plusieurs reprises sans qu’il en découvre l’origine, ce qui peut expliquer bien des incroyances. C’est grâce au prêtre, qui lui-même devine l’action divine dans cet appel, qu’il comprendra la voix de Dieu. « Parle, ton serviteur écoute ». Alors « le Seigneur était avec lui ».
Pourquoi cacherais-je personnellement, que l’appel du Seigneur pour devenir prêtre s’est un peu effectué de la même manière. Après avoir primitivement perçu déjà un appel de conversion, surtout dans la lecture et l’écoute de la Parole de Dieu, c’est alors, qu’employé de perception, j’ai ressenti intérieurement un appel à devenir prêtre. Je n’en voyais pas la possibilité. Le prêtre de la paroisse, me connaissant, m’a interrogé un jour, dans le même temps : « Jean, tu ne voudrais pas être prêtre ? » « Si » ai-je répondu aussitôt. Un nouveau chemin de vie m’était ouvert. Disparurent doutes, incertitudes.
« Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté ». Le Psaume indique : « Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse ». Ce livre, avec Jésus, est devenu son Evangile. « J’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée », vocation particulière pour certains mais qui se doit d’être aussi celle de tout chrétien.
Pour entendre l’appel du Seigneur St Paul (2ème lecture) nous met en garde contre un péché qui lui ferme la porte du cœur, celui de l’impureté, péché à la fois du corps et de l’esprit. L’apôtre, en nous donnant l’assurance réconfortante que « Dieu qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi, par sa puissance » évoque la grandeur et la valeur du corps humain « Temple de l’Esprit Saint ». Il avertit : « Rendez gloire à Dieu dans votre corps ».
Dans l’Evangile (Jean 1, 35-42) Jésus présenté par Jean Baptiste comme « l’Agneau de Dieu », c’est à dire le Messie, va répondre à deux disciples de Jean, curieux d’en savoir davantage sur Lui. Le suivant, Jésus les questionne : « Que cherchez-vous ? ». A leur réponse : « Où demeures-tu ? » Il leur dit : « venez et vous verrez ». Découvrir Jésus, reconnaître en lui le Fils de Dieu, c’est un appel à vivre avec Lui et à agir pour que le connaissent ignorants et incroyants. Avec Lui, c’est Dieu dans sa vraie valeur de Trinité d’Amour qui est révélé. Dans son Eglise les appels continuent, certains spéciaux comme à Simon : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Képha », (ce qui veut dire « pierre »). Il deviendra le premier Pape !
L’appel de Dieu ? Aujourd’hui l’Eglise le formule avec des intentions précises. C’est « la journée mondiale du migrant et du réfugié ». Prions pour ceux et celles qui souffrent dans ces conditions. Ils sont nombreux et nous pouvons parfois les aider matériellement. C’est aussi ce jour le début de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Vivons-la pour que la foi en Jésus Christ se développe jusqu’à une unité retrouvée et se répercute auprès d’immenses foules qui ne le connaissent pas ou bien mal.